Cuvée PLACEBO
Marre des Médoc? Prenez donc un Placebo Vignes des Angélys ! Hein? Non, je n'ai rien contre les Bordeaux...
Mais trêve de plaisanteries, je veux évidemment parler de Placebo, ce groupe de rock formé en 1994 par Brian Molko, Stefan Olsdal, et Robert Shultzberg.
Encore un power trio?
Oui, mais celui-ci sort du lot. Car il faut dire que le chanteur guitariste à la voix de canard y est pour beaucoup tant il est androgyne, dérangeant, mystérieux. De plus, leur premier album "Placebo", très remarqué, à commencer par sa pochette impose un style très particulier, une sorte de renouveau du rock...
"Placebo" tranche avec tout ce qui peut se faire alors en 1996. "Come Home", "Bionic", "Bruise Pristine" et "36 Degrees" représentent bien ce style fait de mélange de rock post-grunge, post-punk mâtiné de power pop, zesté de new-wave et aux antipodes de la britpop qui sévit alors depuis quelques années.
En 1998 sort "Without You I'm Nothing", leur deuxième album, mais avec Steve Hewitt, un tout nouveau batteur. Le style est plus posé, plus étoffé, et les thèmes d'adolescence torturée évoqués dans "Placebo" laissent place à des sentiments plus adultes. "Pure morning", "Summer's gone", "Ask for answers" et le titre éponyme sont les témoins de cette transformation.
Le groupe poursuit sa maturation avec "Black Market Music" qui sonne plus électro, mais aussi plus froid. L'ambiance générale qui était sombre jusqu'alors, bascule dans une certaine noirceur avec ce disque. "Black eyed", "Taste in men", "Slave to the wage" et "Special K" sortiront en single, et conforteront le groupe dans leur ascension.
"Sleeping With Ghosts", sorti en 2003 sera plus pop et de ce fait plus lumineux. Placebo écrit alors l'excellent "The Bitter End" qui restera encore à ce jour leur tube le plus connu. Dans l'ensemble, cet album est très réussi, n'en déplaise aux fans de la toute première heure.
Ce qui sera un peu moins le cas de "Meds", sorti en 2006, un peu terne par moments, même si l'on y trouve de très bons titres comme "Song To Say Goodbye" ou encore "Infra-red".
A cet époque, alors que Placebo est au sommet de sa popularité, de vives tensions apparaissent entre Hewitt et Molko, tensions que les abus de drogues et d'alcool n'arrangent pas. Au terme de la tournée, Steve Hewitt sera remercié et remplacé par un jeune batteur écervelé mais bourré d'énergie: Steve Forrest.
"Battle for the sun", en 2009, tranche radicalement avec les précédentes production. Le son, en plus d'être énorme, est étoffé par des cuivres et des cordes.
On retiendra les excellentissimes "Devil In The Details", "Speak In Tongues", "Bright Light" ou encore "The Never-Ending Why". L'ensemble est très bien ficelé, plus lumineux et optimiste que tout ce que Placebo a pu faire jusqu'alors... et pardon d'insister, mais le son produit par David Bottrill (qui a également produit Muse, Peter Gab', Tool ou encore King Crimson pour ne citer qu'eux) est tout bonnement jouissif...
C'est sur cette lancée que sort en 2013 "Loud Like Love" leur septième et dernier album en date. Peut-être un poil plus pop que son prédécesseur, ce nouveau cru débute sur la mélodie (relativement) guillerette du titre éponyme "Loud Like Love", puis se poursuit par du pop rock assez vif pour se terminer avec deux titres plus calmes: "Beguin The End" et "Bosco".
Pas le meilleur, pas le pire.
Placebo a su traverser plus de deux décennies sans baisse de régime, ou presque, grâce à des albums de qualité assez constante, mais aussi par des comportements sulfureux qui ont largement contribué à se faire remarquer!
Mais depuis, on attend la suite...
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