Cuvée Muse - Blanc Demi-Sec 2022

01/04/23 Musique aucun

Injustement présentés à leurs débuts comme un ersatz de Radiohead, rien ne laissait présager que ces trois freluquets avec leurs têtes de premiers de la classe deviendraient les rois du monde en si peu de temps. Des millions d'albums vendus à travers le monde, des concerts donnant dans la démesure, bref, une réussite fulgurante qui mérite bien que l'on y regarde de plus près. Et autant le dire tout de suite, c'est uniquement "Origin Of Symmetry" qui va retenir notre attention aujourd'hui.
Et n'insistez pas, il y a déjà énormément de choses à dire là dessus...

 

Paru en 2001 entre "Showbiz" et "Absolution" (qui les consacrera), "Origin Of Symmetry", le deuxième album de Muse, est considéré rétrospectivement par les fans comme le chef d'oeuvre du chanteur-guitariste-pianiste-compositeur-leader du groupe, le bien nommé Mattew Bellamy. 
Grosso merdo, l'album traite du lien qui unit les individus, mais aussi de l'équilibre entre "l'ordre et le chaos, entre la science et l'émotion"...
D'autres thèmes plus ou moins complotistes y sont développés comme la crainte de l'existence de technologies qui "nous surveillent" et qui "nous contrôlent".
Complotiste ? Un mot qui a été très à la mode ces deux dernières années.
Mais je m'égare.

Pour la pochette, il a été demandé à quatorze artistes d'illustrer le concept du physicien futuriste Michio Kaku selon lequel notre univers ne pourrait pas exister sans la symétrie qui lui est inhérente. Balèze non ?
C'est William Eager avec cet étrange dessin orangé qui remporte la palme, et son oeuvre devient alors l'emblème du disque.
A noter que les réalisations des treize autres artistes figurent à l'intérieur du livret.

Musicalement, "New Born", le morceau d'ouverture plante le décor immédiatement: Des arpèges en mineur sur lesquelles le chant désespéré de Bellamy va se poser, vont laisser place au bout d'une minute trente à un gros riff de guitare bien dégueu. Le son est agressif, sursaturé, sans que l'on puisse vraiment parler ici de hard rock ou de métal.
Dans l'ensemble, de par leur structure, les morceaux échappent au formatage radio, et c'est bel et bien dans la catégorie rock progressif qu'il faut classer cet album, surtout que l'on pressent ce fil invisible qui relie toutes les chansons, de la première à la dernière. D'ailleurs, "Space Dementia" et "Citizen Erased" illustrent parfaitement cette tendance.
Alors que "Bliss" s'enrichit de quelques sonorités électro, le reste s'enchaine dans un mode très mineur, sombre, dégoulinant d'électricité. Sur "Micro Cuts", Bellamy s'essaie avec bonheur dans les aigus, amenant encore plus d'émotion, de gravité dans cet ensemble déjà bien maussade.
Aucune réelle lueur d'espoir viendra éclairer les cinquante minutes qui composent ce disque, et ce n'est pas l'ultime titre "Megalomania", à la lourdeur magnifique, qui viendra rompre cette ambiance si singulière.

En 2021, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa sortie, un remix intégral de l'album sort sous le nom "Origin Of Symmetry - XX anniversary remiXX". 
Cette nouvelle version propose un son plus ample, plus spacieux et moins étouffé que son homologue de 2001. Une façon de réparer une petite erreur de mixage sous couvert de réédition ??
Car le son, s'il se veut agressif, n'en reste pas moins fatigant au bout de quelques morceaux, et c'est peut-être le seul défaut qu'il faut reconnaitre à cet album en cherchant bien des poils sur les oeufs.

Après ça, Muse connaitra la gloire avec "Absolution" paru en 2003, et enfoncera le clou avec "Black holes and revelations" en 2006, notamment grâce au mégatube interplanétaire "Starlight".
Sacrilège diront les puristes pour lesquels la qualité d'une oeuvre est proportionnellement inverse à sa notoriété...
Chacun se fera son idée à ce sujet, mais il est indéniable que "Origin Of The Symmetry" est devenu au fil du temps un disque culte, un classique et un incontournable des années 2000.



 

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