Cuvée LOVE OVER GOLD (Dire Straits)

23/04/19 Musique cuvée

Love Over Gold est, selon bon nombre de fans, la meilleure production de Dire Straits. Il faut dire qu'au fil du temps, le son du groupe a mûri, s'est étoffé, et ce, depuis l'arrivée du claviériste Alan Clark en 1980 pour la tournée Making Movies. C'est donc dans cette continuité que s'inscrit Love Over Gold, dans un registre encore plus complexe, plus ciselé, plus aérien, plus progressif, bref, plus riche.

Telegraph Road, long de 14 minutes, est le premier titre du disque. Et l'intro est tout simplement magnifique: Les arpèges jouées sur une guitare dobro National de 1934 en open de sol sont doublées au piano, et le tout glisse sur une nappe de cordes synthétiques riche en nuances ... Belle entrée en matière.
Puis on entre dans le vif du sujet. L'ensemble est constitué de crescendos et de passages très calmes qui s'alternent de manière très naturelle, avant d'aborder le thème final, très cinématographique. Oui, vraiment, il est facile de se représenter les poteaux télégraphiques qui défilent à toute vitesse tout au long du solo de guitare de Mark Knopfler...

Changement radical d'ambiance avec Private Investigations. C'est le crépuscule, la fin d'un jour pluvieux et quelques petits bouts de ciel bleu foncé apparaissent à l'horizon, derrière les nuages noirs.
Et tandis que Knopfler parle à voix (très) basse, les notes de guitare classique s'égrènent sur des arpèges jouées au piano, le tout dans un mode très mineur.
Le sommet est atteint dans le deuxième thème, très haché, audacieusement construit, mêlant guitare électrique, guitare classique, piano, marimbas, synthétiseur, basse, et percussions sporadiques pour un résultat vraiment très surprenant et ô combien réussi.
Il est difficile de concevoir de nos jours qu'en 1982 un tel titre, si long et échappant à tout formatage, avait été édité en 45t et avait atteint la 2e place des charts !
A noter également que ce morceau est né partiellement sur scène, en 1981, lors d'improvisations live sur News, un titre de Communiqué.

Petite ombre au tableau, ce sera bien la seule, je veux parler d'Industrial Decease. Son côté enjoué et humoristique dénotent en comparaison du reste de l'album. Il n'est pas sans rappeler d'ailleurs Walk Of Life qui paraitra deux ans plus tard sur Brothers In Arms.

Pas grave ! Car vient à présent le morceau éponyme Love Over Gold, tout en subtilité avec ses accords complexes et ses sons sculptés qui créent une ambiance étrange, parfois douce, aérienne, magique.
La structure est alambiquée, les interventions de la batterie sont intermittentes, et on se laisse bercer encore une fois par la guitare classique de Knopfler mélangée aux sons des pianos et autres marimbas... Unique.

Enfin, It Never Rains clôt l'ensemble avec ses accents springsteeniens. Ce morceau aurait presque pu être inclus dans leur précédent album Makings Movies de par son style un peu plus terrien. Il se termine par un solo de guitare à la pédale wha-wha, et dans un tourbillon de flanger.
Comme je le disais lors d'un précédent article, c'est en grande forme que Dire Straits partent en tournée après avoir accouché de Love Over Gold. Un double live fondamental en sera tiré: Alchemy, avec des versions réarrangées de leurs premiers morceaux, et dotées du son magique dont on parlait plus haut.
A bon entendeurs, euses.....

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