Cuvée Billie Jean . Rosé 2021
27/03/22 Musique aucun
Billie Jean... un tube interplanétaire de Michael Jackson paru en 1982. Standard parmi les standards, reconnaissable entre mille grâce à son intro batterie / basse au son rond et chaud, voici l'histoire d'un des plus grands hits pop de tous les temps qui permettra à l'album "Thriller" de battre tous les records de ventes de disques...
C'est l'histoire d'une groupie imaginaire dénommée Billie Jean qui prétend avoir eu un enfant avec la rock star. Et ce dernier de nier les faits en répliquant: "The kid is not my son".
Michael avait écrit cette chanson en 1981. Mais lors de son enregistrement, quelques tensions sont apparues avec le producteur Quincy Jones en raison de divergences artistiques... et commerciales. En fait, Jones pensait que l'intro était beaucoup trop longue et qu'il fallait "formater" d'avantage ce titre pour percuter au maximum l'auditeur. Jackson, lui, soutenait mordicus qu'il tenait grâce à elle LA signature du morceau et que c'étaient précisément ces quelques mesures qui lui donnaient envie de danser.
Plus têtu qu'on pourrait le penser, Michael menaça de retirer la chanson de l'album s'il n'obtenait pas satisfaction !
Grand bien lui en a pris, car on ne peut pas imaginer Billie Jean autrement, n'est-ce pas ? Une batterie ronde avec une caisse claire au son si caractéristique, une basse chaude, une rythmique funky et un chant androgyne, syncopé, saccadé, voilà les ingrédients qui ont fait de ce titre minimaliste un tube inoubliable.
Bien entendu, le clip sera relayé et matraqué sur les TV du monde, le morceau sera diffusé largement sur les ondes, et va littéralement inonder la quasi-totalité de la planète. Le terrain est alors bien préparé pour la sortie de "Beat It", "Human Nature" et P.Y.T.
Pour enfoncer le clou, un clip de 14 minutes (une première) sera réalisé (aux frais de Michael, car la maison de disques pensait que sortir un nouveau single était inutile à ce stade) afin de promotionner le single "Thriller"...
Ce qui aura pour conséquence de booster encore plus les ventes de l'album, aujourd'hui estimées à plus de 65 millions d'exemplaires !
En concert, Billie Jean sera systématiquement interprétée par un Jackson au feutre noir, au costume à paillettes, avec une chorégraphie qui a pu parfois friser le ridicule (?).
Les mélomanes ont tous eu un jour dans leur vie ce que l'on a coutume d'appeler un "choc musical". Sting, par exemple, a avoué être devenu à moitié fou lorsqu'il a entendu pour la première fois à l'âge de douze ans "Love Me Do" des Beatles.
C'est ce qu'il m'est arrivé avec "Billie Jean".
En juin 1983, j'étais alors âgé de dix ans, et je me trimballais tout seul comme un grand dans mon village d'Eymet pour me rendre à la fête des écoles.
En ce beau début d'après-midi au ciel clair et légèrement voilé, le village était en fête, et de la musique était diffusée dans les rues par le biais de petits hauts parleurs cylindriques accrochés ça et là au coins des dalles de zinc des maisons.
Quand soudain, alors que je marchais sur l'avenue de la Bastide en direction de la gare et que je passais devant la mairie, les premières mesures de "Billie Jean" retentissaient.
Je croie que je me suis arrêté.
Il n'y avait personne d'autre dans la rue. Enfin, je croie. En tout cas, pas grand monde.
Puis, le chant, étrangement saccadé, fit son entrée... on aurait dit la voix d'une femme...
C'est bien simple, je n'avais jamais rien entendu de tel.
Oui, mais comment faire à présent pour découvrir le nom de cette fameuse "chanteuse", et quel est le titre de la chanson ?
Il existait à cette époque une émission télévisée nommée "Platine 45", présentée par Jacky, qui diffusait pendant une bonne demi heure les hits du moment. Inutile de préciser que je fus au rendez-vous devant le poste de télévision à chaque retransmission, jusqu'à ce que ce foutu clip de Billie Jean soit enfin diffusé.
Dès les premières notes, je me suis trouvé à peu près dans le même état que le jour de la fête des écoles. Mais ce n'est pas tout, car je découvrais en sus que ce n'était pas une femme qui chantait, mais bel et bien un homme... et de couleur ! Androgyne, black, hors normes... Non, vraiment, à mon jeune âge, je n'avais encore jamais rien expérimenté de tel en matière de musique, car il faut préciser que je ne suis pas né à Paris dans une famille de mélomanes branchés, mais l'exact inverse.
J'ai alors sauté sur mon vélo, et je me suis rué chez le buraliste du coin qui vendait aussi des disques. Dix-huit francs pour le 45 tours de Billie Jean, c'est donné, surtout quand on sait que l'on va pouvoir écouter la chanson en boucle ! C'était comme ramener un trésor à la maison !
Au dos de la pochette figurait la photo de l'album Thriller avec la liste des titres inclus...
Alors, en Septembre ou Octobre 1983, je n'en pouvais plus, il fallait absolument que je connaisse la suite. Je cassais donc ma tirelire pour me payer mon tout premier 33 tours: "Michael Jackson - Thriller" !
Quel souvenir inoubliable pour un gamin de dix ans et demie qui déballe fébrilement cet objet d'une valeur inestimable ! Les mélomanes savent de quoi je parle: les parfums de la pochette, la découverte tant attendue du mystérieux contenu... Tant de choses futiles, ridicules même, mais inoubliables.
J'ai eu quelques autres rares claques musicales de ce genre plus tard, avec des artistes "plus sérieux", mais la décharge émotionnelle fut moins intense...
Bien entendu, j'ai gardé précieusement dans ma discothèque ce 33t rayé, abîmé, malmené, esquinté, car même s'il est devenu quasiment hors d'usage, il symbolise pour moi le début d'une passion immense pour la musique qui est restée intacte à ce jour.
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